Alexandra Chukas est la nouvelle Responsable Opérationnelle du Laboratoire Commun BRAIN e-NOVATION. Elle nous explique son rôle dans l’équipe, ainsi que les perspectives d’avenir de la e-santé.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis diplomate et spécialiste en management, gestion de projets et marketing international. J’ai travaillé pendant deux ans sur le projet européen en neurosciences et vieillissement NeuroRescue en France, Allemagne, Espagne et Hongrie au sein du pôle de compétitivité Eurobiomed.
Ce projet nous a permis non seulement de réunir des chercheurs, des entreprises, les autorités publics et les patients autour de la même thématique, mais aussi de cibler et comprendre les manques existants à ce jour pour pouvoir progresser dans ce domaine. Toute une communauté « neuro-vieillissement » a été créée à travers l’Europe suite à ce projet.
Aviez-vous déjà participé à des projets de Serious Games e-santé avant d’intégrer le laboratoire BRAIN e-NOVATION ?
Je n’ai jamais participé aux projets de Serious Games, mais je les ai suivis de près lors de mon travail. En ce moment, le monde entier cherche des solutions qui sortent de l’ordinaire pour traiter les maladies neurodégénératives, avec par exemple l’art-thérapie ou les solutions par voie olfactive. Les jeux sérieux se montrent très prometteurs, et seront encore plus d’actualité pour les personnes âgées de demain, qui sont aujourd’hui des joueurs réguliers de « Warcraft » ou « WiiFit ».
Qu’est-ce qui vous a plu et motivé dans le projet BRAIN e-NOVATION ?
Nous avons compris qu’il est impossible de travailler dans son coin si l’objectif est de développer de nouvelles technologies de rupture, et ce quel que soit le domaine d’activité. Les concepts de transdisciplinarité, whole chain management, partenariats public-privé deviennent de plus en plus populaires car ils proposent des solutions innovantes. Le laboratoire BRAIN e-NOVATION devient un apogée de cette tendance. Les mondes très variés de la recherche académique spécialisée en neurosciences et de l’entreprise privée en technologies d’information se réunissent pour dépasser les limites de l’un et de l’autre et créer quelque chose d’absolument nouveau et progressif.
En quoi consiste exactement votre rôle au sein de BRAIN e-NOVATION ?
Nous allons mélanger le monde académique et le monde « business » : chacun possède ses propres méthodes, sa propre manière de travailler, d’expliquer, de traiter les données, d’avancer, de communiquer, d’évaluer et d’évoluer. Mais nous avons un objectif commun très important, qui est le développement de nouvelles solutions e-santé. Pour atteindre cet objectif, chacun va devoir adapter ses méthodes de travail dans un souci d’efficacité et de mise en commun des savoirs. Nous sommes complémentaires et ce mécanisme dans sa globalité va nous permettre d’avancer plus vite grâce aux forces et idées novatrices de chacun. Mon rôle principal en tant que Responsable Opérationnelle du laboratoire consiste au suivi quotidien des avancées de cette excellente équipe, valorisation, création de stabilité et d’efficacité dans notre travail ensemble.
Pour vous, quels apports peuvent avoir les jeux vidéo dans le domaine de la santé ?
À ce jour les méthodes conventionnelles (molécule, imagerie) ne permettent pas diagnostiquer/traiter les maladies neurodégénératives suffisamment tôt pour être efficaces. Les jeux sérieux deviennent une solution alternative qui permet le diagnostic précoce de ces maladies, le suivi et même potentiellement le traitement et la prévention. Clairement, il s’agit d’une révolution dans l’approche des maladies neurodégénératives dans le sens médical. C’est également une innovation dans la prise en charge de ces patients qui facilitera la vie des aidants professionnels aussi bien que familiaux.